Il est difficile de croire que nous sommes déjà presqu’à mi-chemin de l'année scolaire! Mes enfants sont maintenant en première, troisième et cinquième année. Tous ont régulièrement des devoirs cette année et cela peut être assez difficile à gérer par moment. Étant donné que ma langue maternelle est le français, la même que celle de l'école, nous nous sommes entendus, depuis plusieurs années déjà, que j’allais m’occuper de tout ce qui a trait à l’école et que mon mari, lui, s’occuperait de préparer les lunchs! Il s’agit d’une situation gagnante-gagnante. Comme le français est sa langue seconde, mon mari parle français dans des contextes plutôt informels avec les enfants. Pour cette raison, il ne se sent pas confortable de répondre aux communiqués de l’école et d’aider les enfants avec leurs devoirs scolaires. Je dois ainsi faire face à deux réalités. D’un côté, aider nos trois enfants à faire leurs devoirs en soirée peut prendre au-delà d'une heure. De l’autre côté, les devoirs s’avèrent très difficiles et sont souvent source de frustration pour ma fille qui a le TDAH et un trouble du langage. Légende de la photo: Un cliché que j’ai pris de tout ce qu’on a de besoin pour une soirée et pour mes trois enfants. Je trouve que je n’ai qu’une petite plage de temps pour que les devoirs de ma fille soient faits sans confrontations ni pleurs. Certains experts du TDAH recommandent de laisser les enfants prendre une pause de 30 minutes après l'école, puis de commencer les devoirs tout de suite après. À ce moment-là, l’enfant est encore disposé à apprendre et à se concentrer à la tâche. Bien que cela soit l’idéal, ce n’est pas toujours réaliste. Comme mère au travail, je reviens souvent à la maison vers 17 h, ce qui coïncide avec l’heure du souper. Habituellement, on commence les devoirs aux alentours de 17h30-18h. Cela est loin d’être le moment propice pour une enfant qui n’est plus sous l’effet de sa médication, qui est fatiguée et qui veut seulement jouer. Afin de minimiser les frustrations à la maison, j’ai demandé des conseils à bien des gens dont son enseignante, son enseignante-ressource et mes collègues qui se spécialisent en langage écrit. Étant donné que ma fille a beaucoup de difficultés en langage écrit, elle a maintenant recours à la technologie d'aide telle qu’un portable et une petite enregistreuse vocale. Mais, avant de recourir à la technologie, nous avons essayé plusieurs autres techniques. Dans ce billet, je vais partager avec vous celles que nous avons utilisées jusqu'à présent. Toutes ont un but bien précis, donc, je les garderai à proximité. L’une de ces techniques s’appelle la « dictée sans erreur », elle a comme objectif d'assurer que ce qui reste dans la mémoire de l'enfant est l'orthographe correcte du mot au lieu d’une orthographe erronée. Dans la vidéo ci-dessous, ma fille peut retourner à la page précédente pour voir la bonne orthographe des mots et les écrire correctement. Vous remarquerez que je ne dicte pas les mots un à la fois. Nous travaillons seulement sur sa mémoire à court terme et ses habiletés de copier. La vidéo suivante démontre la mise en application de la « dictée sans erreur ». Vous verrez à quel point il est difficile pour ma fille d'épeler les mots correctement. Sa frustration est palpable. On le voit bien lorsqu’elle laisse tomber son crayon par terre. Cette technique ne fonctionne pas cette fois-ci pour elle, mais je la garde dans mon sac d'outils pour une prochaine fois. Nous utilisons également le dictionnaire orthographique Eurêka. Ce dictionnaire permet à l’enfant de chercher des mots par leurs prononciations et non par la façon dont ils sont écrits. Ceci est un outil formidable. Mon fils, qui est maintenant en cinquième année, l’utilise très bien. Cependant, pour ma fille qui a de la difficulté en numératie, ce dictionnaire n’est pas l'idéal! La première étape pour rechercher un mot est d’aller au milieu du dictionnaire pour trouver le premier son du mot recherché. Ensuite, vous devez aller à la page correspondante. Ma fille a de la difficulté à savoir si la page 72 vient avant ou après la page 53. Cet outil devient ainsi une source de frustration plutôt qu'une aide. Voici une vidéo de mon fils qui utilise le dictionnaire Eureka pour épeler le mot « pharaon ». Parce que le mot commence par le son « f », le mot se trouve sous le "F" et non sous « PH ». Un autre outil pratique est le « Lexibook ». Par exemple, prenons le mot « beaucoup ». Les lettres « eau » combinées ont le son « o » et le « p » final est silencieux. Le mot est donc prononcé « bokou ». Ma fille a appris à épeler ce mot à maintes reprises. Cependant, il n’est pas encore stocké dans sa mémoire à long terme. Lors d’une dictée, il est quasi-certain qu'elle ne pourra pas écrire ce mot correctement. On peut voir, dans la vidéo, qu’elle a orthographié le mot « boquou ». Le Lexibook a pu ensuite reconnaître le mot et en générer l'orthographe correcte. Cela n’est pas toujours le cas. Parfois, le mot n’est pas écrit phonétiquement. Par exemple, si un « c doux » est orthographié comme un « c dur », le Lexibook pourrait ne pas reconnaître le mot. En français, un mot a besoin d’un « c doux » devant les lettres « e » et « i » tandis qu’un « c dur » est nécessaire devant les lettres « a », « o » et « u ». Le Lexibook n’est pas en mesure d’aider ma fille lorsque que celle-ci veut écrire le mot « campagne », mais écrit « cenpagne », rendant le « c » doux. À ce moment, elle doit se fier à la parole pour se dépanner. Depuis le mois d’octobre, ma fille a son propre ordinateur portable pour l’aider avec l'épellation de mots. Elle a du faire face à une courbe d'apprentissage, mais elle était prête à le faire. Elle continue encore d'apprendre à utiliser toutes les fonctions de cet outil. Ma fille utilise principalement Microsoft Word et WordQ. Ce dernier est un outil formidable que j’ai aussi acheté et téléchargé sur notre iPad personnel (c'est une application). Ma fille s’en sert très bien lors d’une dictée. Pour chaque mot qu'elle dactylographie, le logiciel prédit quel mot l'utilisateur tente de saisir et donne des suggestions. Une fois qu’elle voit le mot qu'elle cherche, elle le sélectionne à partir d'un menu déroulant. Le mot est ensuite lu à haute voix pour qu'elle l'entende. Elle aime vraiment cette rétroaction auditive car il s’agit d’une manière de confirmer qu'elle a sélectionné le bon mot. Résultat : les mots sont écrits sans erreur ce qui veut dire qu'elle voit, à plusieurs reprises, la bonne forme du mot au lieu de la forme erronée du mot. Voici à quoi ressemble WordQ sur un PC : Légende de la photo : Menu déroulant de WordQ dans Microsoft Word sur un PC Cet outil a aidé énormément durant la dictée. Cependant, nous avons essayé de l'utiliser avec d'autres devoirs, tel que répondre à des questions relatives à un paragraphe qu'elle a lu. WordQ est ainsi devenu une source de frustration. Ma fille est en mesure de trouver la réponse dans le paragraphe, mais a de la difficulté à stocker cette information dans sa mémoire à court terme assez longtemps pour l'écrire en utilisant l'ordinateur. Si elle écrit la réponse à la main, le problème est que la plupart des mots sont mal orthographiés. Copier les informations d’un texte sur la page suivante n’est pas aussi facile que l'on pense, comme vous avez pu le constater dans les vidéos « dictée sans erreur ». Pour bien copier, il vous faut une bonne mémoire à court terme! Également, le fait qu'elle n’est pas du tout familière avec la disposition des lettres sur le clavier, cela rallonge la durée de la tâche sur son ordinateur. Bien souvent, elle oublie complètement, à la fois, la réponse et la question de départ. Notre solution : l’utilisation d’une petite enregistreuse vocale. Elle trouve la réponse, l’a dit à voix haute afin de l'enregistrer, puis l'écoute pour en faire la transcription. Ceci est l'enregistreuse qu'elle utilise : Légende de la photo : Enregistreur MP3 digital "Sony Professional" de 2GB
Cet outil est très convivial et bénéfique pour ma fille. Seule, elle est capable de l'allumer, d'enregistrer sa voix et d'écouter sa réponse. Je me suis demandée : « Alors, comment pouvons-nous être certains qu'elle soit capable d'utiliser l'ordinateur de manière plus efficace ? » La technologie d'aide est souvent recommandée pour les enfants qui sont diagnostiqués avec une difficulté d'apprentissage. Toutefois, si l'enfant ne peut pas trouver les lettres sur le clavier, il est assez difficile de l’utiliser efficacement. J’ai vécu ce même phénomène avec mes deux enfants. L'enseignement des compétences de saisie au clavier ne fait plus partie du curriculum des écoles élémentaires de l'Ontario. Les enfants sont exposés à des compétences au clavier, mais pas de la même façon dont nous les apprenions quand nous étions à l'école. Il existe plusieurs logiciels conçus pour aider les enfants à apprendre les rudiments de la saisie de clavier. Pour être efficace à l’ordinateur et avec WordQ, l’enfant a besoin de regarder l'écran et non le clavier. Mais c’est plus facile à dire qu'à faire! Mes deux enfants ont utilisé le programme « Typing Tournament » de EdAlive et Tap'Touche (pour clavier français). Ces deux logiciels sont conçus pour les enfants et offrent plusieurs renforcements au fil des leçons. C’est une bonne habileté à avoir malgré que son apprentissage puisse être long! Ma fille aime pratiquer la saisie de clavier. L’enseignant, l’enseignant-ressource, l’orthophoniste et moi-même recherchons continuellement des façons pour rendre l'écriture et les devoirs plus faciles pour ma fille. L’écriture est omniprésente dans presque toutes les matières scolaires, donc, il est important que nous lui donnions les outils dont elle a besoin pour réussir. L'école est tout de même un environnement positif pour elle, malgré ses difficultés. Son plan d'enseignement individualisé (PEI) stipule qu'elle a également droit à un scripteur (une personne qui écrit ses réponses). Ceci aide quand l‘objectif de la tâche est de déterminer si oui ou non elle a compris ce qu'elle lisait, par exemple. À l'école, elle a donc recours à un scripteur lors d’évaluations formelles. Si tel est le besoin, je vais aussi écrire ses réponses lors des devoirs, accompagné d'une note à l'enseignant. Je pense que l’important est d'avoir accès à plusieurs outils. D’une part, il existe des aides non-technologiques telles que la « dictée sans erreurs », les dictionnaires orthographiques et les services de transcription. D’autre part, il existe des outils technologiques tels que le « Lexibook », le logiciel WordQ sur un iPad ou sur un ordinateur, une enregistreuse vocale. Ceux-ci sont à sa portée et elle peut choisir lequel elle veut utiliser. Je trouve qu’en lui donnant le choix, l'heure des devoirs ne prend pas l’allure d'une bataille! Lorsqu’on parle de faire les devoirs, bien des choses doivent être prises en considération, entre autres, trouver le bon moment et l’endroit propice. Avec un peu de patience et de bonne volonté, le tout ne semble pas aussi compliqué et nous y arrivons grâce à toute l’aide reçue de ses enseignants, enseignantes-ressource, tuteurs et orthophonistes! J’espère que ce billet vous soit utile. Si vous avez du mal à faire les devoirs avec votre enfant et / ou si votre enfant a de la difficulté avec l’orthographe de certains mots, n’hésitez pas de partager vos suggestions en laissant un commentaire ci-dessous ou en communiquant directement avec moi par courriel. Merci à mes collègues : la Dre Michèle Minor-Corriveau, orthophoniste, et le Dr Pascal Lefebvre, orthophoniste, pour tous vos conseils! Chantal Mayer-Crittenden, 2015
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Lorsque les enfants qui ont un TSL sont aussi atteints du TDAH : un double diagnosticDans un billet précédent intitulé « Mon introduction è la réalité du TSL », j’ai discuté de mon expérience personnelle au sujet du diagnostic de trouble spécifique du langage (TSL) de ma fille. Une partie de mon étude doctorale portait sur l’identification du TSL chez les jeunes enfants monolingues et bilingues qui vivent en contexte minoritaire. J’étais, au départ, assez surprise de constater que ma fille était atteinte d’un trouble de langage, mais au fil du temps, il est devenu de plus en plus évident que plusieurs de ses difficultés étaient dues à des faiblesses au niveau de la compréhension et de la production du langage. Il était aussi évident qu’elle avait des difficultés d’attention, ce qui n’était pas une surprise en soi, puisque cette difficulté est présente dans notre famille. Il est plutôt commun de trouver des enfants atteints d’un double diagnostic d’un TSL et d’un trouble du déficit de l’attention et hyperactivité (TDAH). Le TDAH touche environ 3 à 5 % des enfants d’âge scolaire. Mais une question demeure : qui était là en premier, la poule ou l’œuf? Est-ce que ses difficultés langagières sont causées par l'incapacité à se concentrer sur des détails dans son entourage ce qui fait en sorte que c'était difficile d’acquérir le langage ? Ou, d’autre part, est-ce que ses difficultés langagières ont fait en sorte que c'était difficile de se concentrer en salle de classe ? Il a été démontré que les gens qui ont le TDAH ont de la difficulté à se concentrer sur des choses qui ne semblent pas les intéresser. Ils ont besoin de s'intéresser au sujet pour porter attention. L’importance secondaire; ce que l’enseignant juge comme étant important ne l'est pas nécessairement pour l’enfant. Les recherches qui ont été effectuées auprès de ces deux groupes s'entendent pour dire qu'un double diagnostic est bel et bien possible, mais que les symptômes qui se trouvent dans l'un des deux troubles sont généralement plus frappants et que ceux qui se trouvent dans l’autre sont moins distinctifs. En fait, on pourrait aussi dire que ma fille est atteinte de dyslexie en raison de ses difficultés en écriture. D'autres suggèrent qu’on devrait utiliser un terme plus large tel que « déficience neurodéveloppementale » pour décrire des enfants qui ont d'importantes difficultés et qui nécessitent du soutien ce qui leur éviterait de se retrouver avec deux, trois ou même plusieurs étiquettes. Il est très important que l’enfant ait toute l’attention requise pour réussir. Tel que mentionné précédemment, ma fille a été formellement diagnostiquée comme ayant un TDAH vers la fin de sa première année avec, bien évidemment, l’option de prendre des médicaments pour traiter le TDAH. Nous avons fait beaucoup de recherches à propos du TDAH et des différents types de médicaments disponibles. Certains sites Internet sont mieux que d’autres. Nous avons particulièrement aimé le Tedx Talk de Stephen Tonti, qui a été ajouté à ce billet. Stephen Tonti parle du TDAH comme étant une différence dans l’attention plutôt que d'un déficit d’attention. Il se concentre sur les aspects positifs du TDAH et non sur les aspects négatifs. Nous avons aussi aimé le livre « Scattered Minds » écrit par Dr. Garbor Mate. Ce livre met aussi l’accent sur les « effets secondaires » positifs du TDAH et sur le pouvoir du soutien émotionnel, de la patience et de l’amour. Le podcast ADDitude est aussi intéressant et fort utile. Je vous encourage fortement d’écouter les podcasts suggérés lorsque vous êtes en route pour le travail ou en revenant afin de faire bon usage de votre temps lors de vos déplacements quotidiens. Dans notre cas, un psychostimulant a été prescrit à notre fille afin de l’aider à se concentrer sur ses pensées et à ignorer les distractions. Nous avons décidé de lui donner ses médicaments uniquement les jours d’école et ainsi travailler son autorégulation durant les fins de semaine. Elle n’est pas hyperactive, mais elle a tout de même de la difficulté à porter attention aux choses qui ne sont pas intéressantes ou intrigantes à ses yeux. Un des traits les plus importants du TDAH est que l’attention n’est pas déficiente, mais inconsistante. En fait, les gens atteints d’un TDAH sont génétiquement et neurologiquement programmés d’une différente façon que les gens qui ont un développement neuro-typique. Lorsqu'ils sont dans leur « bulle », ils peuvent souvent devenir hyper-concentrés sur une tâche en cours. Ma fille a un faible contrôle de ses impulsions et a des difficultés avec la régulation de ses émotions. Nous travaillons sur ceux-ci à la maison lorsqu’elle ne prend pas ses médicaments. Ces difficultés sont très communes chez les personnes atteintes du TDAH puisque celles-ci réagissent souvent très fortement à n’importe quel type de rejet et peuvent mener à des vies très intenses en émotion. Je ne changerais quand même rien à ma fille. J’aime son point de vue unique sur la vie et j’apprends beaucoup d’elle chaque jour, à travers les hauts et les bas de sa vie quotidienne. C’était une décision difficile, mais au bout du compte, nous étions contents d'avoir choisi de traiter son TDAH à l’aide de médicaments pour améliorer son apprentissage scolaire. Auparavant, elle prenait du retard sur ses pairs en lecture et en écriture. À l’intérieur de deux mois, elle a rattrapé ses pairs avec sa lecture, bien qu'elle ait encore de la difficulté en langage écrit, ce qui est en partie dû à ses difficultés visuo-perceptuelles et à son TSL. Ma fille est consciente de son diagnostic et reconnaît les avantages de prendre ses médicaments. Nous avons oublié de lui en donner quelques fois, ce qui n’était pas une si mauvaise chose puisqu’elle a réalisé que porter attention à la leçon était beaucoup plus difficile (sans ses médicaments), et cela, à l'âge de 7 ans. Depuis le diagnostic formel du TDAH, ma fille a formellement été identifiée par le comité d’identification, de placement et de révision (CIPR) de son école. Le CIPR décide si l’élève est un élève surdoué ou en difficulté et, le cas échéant, le type de programme qui lui conviendrait le mieux. Il s'agit de travail collaboratif de la part de l’enseignante, l’enseignante ressource, le directeur, la conseillère spéciale en éducation et moi-même. Nous étions très chanceux d’avoir une si merveilleuse équipe. Toutes les personnes autour de la table voulaient ce qui était le mieux pour ma fille, ce qui a rendu le processus plus facile et très positif. Elle reçoit maintenant de l’intervention en orthophonie à l’école et en privée, elle va au centre de ressource (ou le “club” comme ils l’appellent) pour travailler les mathématiques, et elle a du temps supplémentaire pour compléter certaines tâches. Son enseignante a même trouvé des manières innovantes pour la motiver à porter ses belles nouvelles lunettes chaque jour. Bravo à elle! Elle est entourée de personnes qui l’aiment et qui ont une attitude formidable auprès de son double diagnostic. Je sais qu’elle peut le ressentir. Elle est tellement une enfant heureuse qui aime aller à l’école, malgré ses difficultés. Alors oui, ma fille est atteinte d'un TSL et d'un TDAH, et peut-être même de la dyslexie, mais elle apprend à sa propre vitesse et selon ses intérêts. Je travaille avec elle, tous les jours, sur quelques-unes de ses difficultés. Parfois, elle ne le réalise même pas, car pour elle, nous faisons que jaser! J’ai aussi travaillé en étroite collaboration avec son orthophoniste et ses enseignants pour leur expliquer, en tant que parent et défenseur, comment ma fille apprend et exploite ses forces. Comme clinicienne et chercheuse, cette expérience m’a ouvert les yeux à un tout nouveau monde. Les enfants peuvent apprendre, malgré tous les défis auxquels ils font face. Nous devons exploiter leurs forces, développer leur estime de soi, nous concentrer sur les aspects positifs et les aider à entrer dans leur « bulle ». L’estime de soi et la socialisation n’est pas toujours facile! Une étude menée plus de 20 ans passés a démontré qu'à l’âge de 12 ans, les enfants atteints du TDAH ont entendu 20 000 fois plus de messages à connotations négatives au sujet de leur comportement que les enfants neuro-typiques. Quelle idée effrayante! J’essaye de toujours me souvenir que lorsque les choses deviennent difficiles, il faut que je choisisse mes mots très prudemment. Les enfants atteints d'un TDAH sont tout aussi extraordinaires que les autres enfants. Nous devons nous concentrer sur leurs forces! Ce fut un trajet exceptionnel et j’ai hâte de le poursuivre dans les années qui suivent. Tel que mentionné, l'apprentissage du langage est difficile pour les enfants qui ont un double diagnostic. D’autant plus que le langage est employé dans les cours de mathématique, de français, d'études sociales, d’éducation physique, à l’extérieur de la cour d’école… il est retrouvé partout autour de nous! Est-ce que j’ai mentionné que ma fille est bilingue aussi ? Apprendre une langue seconde représente un combat pour elle, mais elle l’apprend du mieux qu’elle peut. Elle a su surpasser mes attentes à de nombreuses reprises! Pensez à tous les avantages cognitifs qu’elle obtient en apprenant une langue seconde! Je vais en discuter bientôt. Pour d’autres billets, si vous avez des suggestions, S.V.P. sentez-vous libre de me les faire parvenir! Par Chantal Mayer-Crittenden, 2015. |
AuteureChantal Mayer-Crittenden, Ph.D., SLP Reg CASLPO Archives
July 2018
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